javid asfari né à ispahan en iran est dèsormais exilé en norvège, il maîtrise tout autant les dédales du radif ( l' ensemble des motifs mélodiques de la musique persane) que la centaine de cordes de son  santour, frappés avec une élégance de prince, une délicatesse soyeuse.

le dialogue du daf et du santour qu' il instaure avec bhenam samani est inégalé, ce compositeur contemporain a aussi joué en duo avec le flûtiste hariprasad chaurasia avant de créer le rumi ensemble, un quintette à cordes iranien.

                                            fanfaraï est certainement la fanfare la plus atypique du maghreb, le groupe métisse les musiques traditionnelles du maghreb ( raï, chaabi, gnawi, kabyle) en les confrontant à d' autres influences culturelles latines, jazz, afro-cubaines ou tziganes.

cet ensemble renoue avec la tradition des formations festives déambulatoires de ces orchestres de rue qui animaient les évènements importants et les rituels dans le maghreb du début du siècle, la fanfare est traitée comme un orchestre, les mélismes des chants qui flirtent avec l' arabo-andalou, le chaâbi et le raï sont soutenus par un accompagnement aux consonnances latines dont les audaces rythmiques et harmoniques mènent sur les sentiers du jazz, de l' improvisation ou de l' écriture atonale.

cet ensemble de cuivres revisite les musiques traditionnelles du maghreb à travers des rythmiques jazz et afro-cubaines.

                                            ali amran alias ali koulougli est né dans un petit village de haute-kabylie au nord de l' algérie, amran était le prénom de son arrière grand-père, il puise sa source dans sa kabylie natale et distille un savant mélange de genres qui fait l' originalité de sa musique.

ses chansons véhiculent l' âme d' une culture trop souvent bâillonnée, les compositions empruntent à l' univers folk-rock avec des accents tantôt blues, tantôt pop, une harmonie à l' image de sa voix au timbre doux et profond.

il conquiert la reconnaissance de ses pairs à l' instar d' idir, abranis ou encore takfarinas qui inscrivent sa démarche artistique comme un souffle nouveau dans l' histoire de la musique kabyle, ses premières compositions inspirées de la tradition orale sont interprétées par des artistes populaires notamment lani rabah.

un premier enregistrement en 1994 intitulé " adu" ( le vent), le voyage s' impose vite à lui, il nourrit sa quête esthétique posant l' artiste engagé en citoyen du monde, chemin faisant sa musique s' imprègne de nouvelles couleurs.

son troisième album en 2009 " akka id amur", il s' entoure pour cela de grands talents tels que chris birkett et jean philippe rykiel, un rockeur kabyle de helsinki à la voix douce dont les chansons à textes lorgnent du côté à la fois du folk et de la pop anglo saxonne, il incarne les tiraillements identitaires avec sobriété.

                                                 naajat aâtabou née dans l' atlas marocain est une compositrice et une chanteuse populaire de chaâbi marocain très connue au maroc, on la surnomme " la lionne de l' atlas", elle représente la femme arabe moderne quand elle chante " j' en ai marre" qui suscite des remous auprès des puritains de la morale traditionnelle.

elle se soucie également de rendre les chansons marocaines accessibles aux amateurs d' autres continents, elle chante tantôt en arabe, tantôt en berbère ( zayan), elle s' inspire du " ahidous" qu' elle met en valeur, il s' agit d' une musique de danse où le cycle ternaire évolue sur des bases de 4 à 8 temps.

dans cette danse mixte originaire des berbères de l' atls central marocain, les participants se positionnent en ligne soudée, épaule contre épaule au rythme du tambour, cette somptueuse chanteuse et ardente militante de la cause féminine épouse fidèlement le chaâbi marocain.

                                          terakaft qui signifie " la cravane" en tamasheq est un groupe de blues touareg qui fait partie du même mouvement musical que tinariwen, les 2 groupes entretiennent des liens étroits, jouant parfois ensemble en concert.

le leader du groupe et le guitariste ont participé à l' enregistrement du premier album de tinariwen, terakaft signe le grand retour à la musique de khedou avec un premier concert en 2007, la sortie tant attendue d' un premier album " bismilla, the bko sessions".

le groupe devient ensuite trio, 2011 fut une grande année pour la musique touarègue puis en 2012 c' est l' album " kel tamasheq", né de la cuisse de tinariwen le groupe déploie ses ailes sur ce quatrième album très rock tout terrain.