albert ayler ( 1936-1970) est issu de la petite bourgeoisie noire, dés ses 10 ans il joue avec son père dans une fanfare pour les enterrements et le dimanche à l' église, il écoute de nombreux disques de jazz classique et de bebop.
aprés des cours de musique dans une école privée il participe à un orchestre amateur, son premier travail professionnel est une tournée avec little walter en 1952; à 22 ans son service militaire l' amène en france, en suède et au danemark. il retourne en californie mais son style en gestation heurte ses auditoires, il enregistre son premier disque en suède en 1962, puis l' année suivante l' album " my name is albert ayler", il joue fréquemment et écoute des hôtes de cette région dont don cherry, don byas et dexter gordon. de retour à new york il profite de l' essor du free-jazz, mais ses enregistrements en 1964 ne trouvent pas preneur, en 1966 une longue tournée le conduit en europe ou il rencontre le grand maitre john coltrane, celui-ci est conquis par son art mais meurt peu de temps aprés, d'ailleurs albert ayler assurera la musique de l' enterrement de coltrane.
entre-temps coltrane l' aura intronisé sur le label impulse qui accueille tous les avant-gardistes, en 1969 il tente d' intégrer des musiciens pop ou rock pour pratiquer une fusion, mais sans succés. il disparait en 1970 noyé dans le port de new york.
il est véritablement un artiste maudit, violence du son amplifié par l' utilisation de hanches trés
dures et par un jeu physique monopolisant toute la puissance du souffle et de la bouche, vibrato hypertrophié, paroxystique. il ne cherchait nullement la joliesse du son mais l' interprétation
plutôt convulsive, il fut raillé par les critiques alors que son art confinait au génie musical, une intégrité musicale absolue reconnue désormais comme le socle d' un jazz ultra
novateur.