cheikh hamada ( 1889-1968) est un chanteur algérien qui peut paraitre comme l' un des fondateurs du mouvement de musique gasba, il est en fait le chantre éternel du chant bédouin, il a fait partie du bouillonement musical de l' entre-deux-guerres puisque le sort de l' algérie était lié intimement à celui de la france.
il a révolutionné la tradition musicale dans le genre bédouin, réussissant à brosser la poésie citadine entre hadri, haouzi et aroubi, sur le plan musical il apporte la précision en utilisant 2 flûtistes au lieu de 3, la gasba est remaniée dans ses compositions, il lui apporte sa propre touche influençant ainsi le répertoire chaâbi qui entre sous sa férule dans le mode bédoui.
ami intime de hadj el anka, il aime lors de diners philosophiques avec les poètes et les musiciens comme hadj lazoughli, hachemi bensmir ou abelkader el khaldi, échanger et travailler des qaçayds ( poèmes), il sera un maitre pour les jeunes générations, il reçoit pour de longues heures expliquant une tonalité, une strophe, la signification d' un mot caché.
il a fait connaitre cette musique basée sur des poésies bédouines ancestrales et une influence judéo-arabe harmonique en rapprochant la campagne et la ville, contrairement à beaucoup d' européens non intéressés par ce mode modal et non tonal, il en est un qui fut touché lors de son voyage en 1913, il s' agit de bela bartok, compositeur hongrois et ethnomusicologue
il fit son premier enregistrement en 1920 et ne cessa d' enregistrer jusqu' à sa mort, un grand artiste qui fit beaucoup pour la
musique arabe dans son ensemble tant son talent était absolu.
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